Stéphane Gornikowski
Stéphane Gornikowski
Biographie
Né dans le bassin minier du Pas-de-Calais, Stéphane grandit dans un coron et s’en extrait péniblement pour aller suivre des études à Sciences-Po puis à Paris-Dauphine dans le XVIe, où il parvient à dénicher quelques enseignements de résistance. Revenu en pleurant dans le Nord, il se frotte aux ouvriers postés en mettant en place les 35 heures dans une multinationale, qu’il quitte pour rejoindre l’autre camp, celui des travailleurs. Syndicaliste sur les questions de développement économique puis de conditions de travail, il fréquente sommairement les élites du Nord-Pas-de-Calais régionales lors de quelques négociations sur le devenir de l’industrie. Et les arts et la culture dans tout ça ? Il tombe dedans par hasard en 2001, en lançant les premières scènes ouvertes croisant auteurs, poètes, rappeurs à Lille, lesquelles font immédiatement suinter de sueur les murs du Zem Théâtre qui les accueille. Il officie alors comme MC, rigolo autant qu’il le peut. Dans la foulée, il lance en 2003 La Générale d’Imaginaire, collectif pluridisciplinaire de jeunes artistes. Mais dépassé par son esprit entrepreneurial et victime de ses compétences gestionnaires, il met en veille son activité artistique pour se consacrer au soutien de celles des autres, à la création d’une ribambelle de CDI et aux joies du management. Il conçoit néanmoins entre 2008 et 2013 plusieurs projets participatifs comme le FLLL (Fonds Lillois de Libération des Livres), Morts ou vifs, un battle entre poètes vivants et poètes morts, ou Goûter l’avenir, une démarche de création artistico-culinaire et d’éducation populaire à Hénin-Beaumont.
L’artistique finit cependant par trop le démanger : il retrouve les plateaux en 2013 et 2014 au sein de deux scènes nationales qui accueillent ses « contre-performances » basées sur les contenus des sites Leboncoin.fr et Adopteunmec.com : Naissance du PDG, une entreprise de sauvetage du Bassin minier présentée à Culture Commune (Loos-en-Gohelle) et le Kunisme, une entreprise de réhabilitation du cynisme ancien, à l’invitation de l’Amicale de Production au Phénix (Scène Nationale de Valenciennes). Il suit également deux formations bizarres avec Ludor Citrik autour de « l’extension du domaine du ludisme » et du bouffon. En 2015, il entame une recherche sur les masculinités avec le soutien de la DRAC Nord-Pas-de-Calais et suit un stage sur « la mise en scène de la connaissance » avec Antoine Defoort (Germinal), Julien Fournet et le collectif belge SPIN. Il crée une nouvelle structure, Vaguement compétitifs, tout en demeurant le patron véreux et tyrannique de la Générale d’Imaginaire.